31/01/2011

De la playlist...De Janvier - 10 Albums by Peloch

Petite sélection du meilleurs des albums écouté ce mois écoulé...du récent, du lyrique, du heavy classic, de la bonne surprise, du Booba, du Deepkho, ce qu'il faut de jazz et le meilleur de la Mafia Cainfry...
Avec le petit extrait qui va bien, pour se faire son idée...si ça te plait, c'est qu'il faut le choper!

Berry Weight - Music For Imaginary Movie - 2010

Un Dj québécois, un autre suisse, une chanteuse danoise et un clarinettiste français...ok, quantité et diversité ne rimant pas forcément avec qualité, il y a de quoi se méfier des groupes 2.0 dont les membres éparpillés travaillent uniquement via le net...
Et pourtant, l'album est une petite perle, précieux, fragile...de la jolie musique, simplement. Élégante, surtout.
Et puis les parties scratchées font tellement plaisir...


Big L - Return Of The Devils Son - 2010

Créé par son frère à partir de raretés, exclu et vieille démo, avec des prods de Large Professor, Lord Finesse...
Bien que méfiant vis à vis des albums posthumes, celui ci est à écouter parce que bien produit, avec de vraies bonnes surprises dedans pour les amateurs, et parce que ça fait toujours du bien de le ré-entendre, tout simplement.



Booba - Lunatic - 2010
Je déteste T-pain, Akon, le vocoder, le majorité des sons, le fantasme idiot, la prosternation systématique. J'aime l'ambiance de certains morceaux, la provocation adolescente, les "métagores" qui enterrent tous les suiveurs minables du rap français, le swag indéniable, le doute sur son absence totale de second degré, les débats foireux, conservateurs hermétiques versus opportunistes sans goût...
Booba est à part, ni au dessus, ni en dessous...juste à part.
"Toute société a les artistes qu'elle mérite"... symptomatique, c'est sûr, mais indéniablement talentueux...2 raisons de tendre l'oreille.
Et puis si tu kiffes pas, etc etc...


Free The Robots - Free The Robots - 2008
Issu de la scène californienne, découvert sur l'excellent Ctrl Alt Del, dernier album assez barré aux textures electroniques, figure de proue du "glitch hop", hip hop abstrait aux sonorités et distorsions électroniques (je hais toujours autant le nom des "mouvements"), le groupe Free The Robots avant pondu auparavant, en 2008 ce magique album éponyme...
Efficace, classe, ça pétille, ça claque, ça s'écoute en boucle.
Le coup de coeur, difficile de choisir un extrait, tout l'album dechire...
Juste trop bien!

Mc Jean Gab'1 - Seul...Je T'Emmerde
Le problème de gab'1, outre un blaz qui fait quand même rire, c'est paradoxalement le morceau qui l'a fait connaitre, J't'emmerde.
Mélange d'opportunisme, de provocation, de talent brut, d'un style unique et surtout de vérités qu'il était bon d'entendre, ce morceau est l'unique chose que l'on connait de lui. Malheureux, parce que l'album Ma Vie, même si pas toujours bien produit, contenait des petites merveilles d'introspection et de réflexion.
Même recette ici pour son nouvel opus, qui mérite encore une fois le détour...


Karlito - Contenu Sous Pression - 2001
La session nostalgie de la playlist...repuiser dans ses amours du rap français. Perle absolue. Karlito, le fils caché de la Mafia Kainfry, à l'époque puissant collectif novateur et talentueux qui s'est sans doute un peu perdu en route depuis...Karlito, le rappeur maladroit, naïf, introverti, au talent brut, simple, évident...promu à un bel avenir. DJ Medhi à la prod, à son apogée du beatmaking, aux couleurs et ambiances si particulières. Probablement le meilleur album conçu musicalement par Medhi. Touché par la grâce, ni plus ni moins...



Lorn - Nothing Else - 2010

Dans la lignée des découvertes "glitch hop", entre Mimosa, Robot Koch (cf) et Free The Robots, Lorn se distingue par un album instrumental bien sombre, très froid, très industriel, comme pour mieux faire ressortir les magnifiques et rares envolées mélodiques qui parsèment cet album.


Suff Daddy - Hit Hat Club Vol.II - 2009

Ces compiles Hit Hat Club sont toujours excellentes, et ce volume 2 n’échappe pas à la règle...jazzy à point, avec des productions bien plus minimalistes et quelques featuring rap...Une sélection pas du niveau de celle de Dexter sur le volume III ( juste parfaite pour le coup) mais qui s'est retrouvé à tourner en boucle tout le mois de janvier, l'album s’enchaînant tranquillement d'une traite à chaque fois...


   Grems - Broka Billy - 2010
"Il faut une certaine audace-ou abnégation-pour proposer de nos jours en france un rap issu d'un genre démodé et d'un genre qui ne marche pas"
Grems le doux dingue, le talentueux, le novateur, l’énergique qui persiste et signe dans son  mélange barré de rap et deep house.
C'est toujours efficace, frais et définitivement à part. Plus construit que "See Sex and Grems", plus abouti, avec des clips improbables, des remixs et les feat qui vont bien, comme l'extrait ici. Bref, une valeur sûre,  accompagnée d'un magnifique bouquin, puisque monsieur est également un putain de graphiste...

Blacastan - Blac Sabbath - 2010
Un des meilleurs albums de hip hop US sorti du trou du c.. du Connecticut...si si, c'est possible!
Productions et thèmes certes classiques, mais efficaces rappé par un flow particulier qui fait vraiment la diff'...
Petit miracle, cet album qui sort de nul part réussi presque par accident à devenir instantanément un classique...à ne surtout pas louper...
L'extrait ici est accompagné d'un clip mortel (un ptit clic à droite de la barre) en hommage à la K7...perle à faire tourner en boucle...

De la punchline...Tekilatex

"J'admets, que j'ai un peu mal au bide, que mes journées sont tellement remplies que je me défonce au vide."
TTC - Ceci N'est Pas Un Disque - Pas D'armure - 1:22

30/01/2011

Du média...The Creatives Project DJ SERIES

"DJs and Producers photographed in their home studios with their favorite childhood objects"










The Creatives Project est un regroupement d'artistes qui a pour vocation de lier et de promouvoir la scène créative d'Atlanta à travers notamment des séries de photos originales.
Ici, focus sur les DJ's et producteurs d'Atlanta, shooté par Neda Abghari dans leurs propre home studios (on a le droit de baver sur certain équipements, c'est ok; #mpc2000xl #vinylscollection).
Autrement dit, lieu de création - très photogénique par ailleurs - et donc lieu d'intimité, idéal pour présenter un artiste et son univers, but de ces séries.
Et pour renforcer ce sentiment d'intimité, ces Dj's et producteurs ont du posé avec LE jouet de leur enfance...la bonne idée visuelle, la petite série mortelle...

Tout voir ici, avec les petits commentaires pour chaque photo qui vont bien.

De la punchline...Cannibal Ox

"You love New York / but New York don't love you"
Cannibal Ox - Stress Rap

26/01/2011

De la punchline...Orelsan

"J'suis les Beatles pour les jeunes ados / J'pourrais passer sur Sky même si mon single s'appelait Fun Radio"
Orelsan - Jimmy Punchline

De l'humeur...Dj Claim - Nature Boy

Comme il le dit lui même, Claim n'écoute ni Hocus Pocus, ni Wax Taylor, ni le Birdy Nam Nam...
Diantre, mais comment peut il prétendre être un turntablist "mélodique" (sic) en reniant ces inlassables et fatiguantes références servies systématiquement lorsque l'on parle de "vraie musique avec des platines"?
Ben comme ça...petite douceur, enjoy!

De la punchline...Médine

"Si s’intégrer c'est ressembler à Smaïn / Appelez moi "l'intégriste" et envoyez les aspirines"
Médine - Hotmail

23/01/2011

Du clip...Die Antwoord - Evil Boy

La première fois que je suis tombé sur ce groupe c'était dans les pépites sur le net de Canal +. Je ne me doutais absolument pas que ce trio ponderait un album quelques mois plus tard. Un album assez incroyable avec des instrumentales entre Hip Hop, rock et électro. Quoi qu'il en soit, il va falloir suivre l'évolution de ce groupe de sud Africain.

Le clip de Evil Boy est pour le moment leurs clip qui a demandé le plus gros budget et c'est un petit bijoux. Tourné en un mois, ils s'y sont construits un univers incroyable, avec leurs propre identité. C'est barré à souhait, le son est terrible et le featuring qui rap en afrikaans pose comme une bête !
En bref, une découverte qui fait bien plaisir avec un groupe qui se prend pas la tête à suivre la tendance, mais qui la réinvente.

De L'humeur...Dj Soké

Parce que la rap, ce n'est pas seulement de la violence, de la drogue, du sexe... C'est également de l'humour et de la dérision. Je tenais absolument à vous faire profiter de ce freestyle incroyable d'un certain Dj Soké, qui démontre une certaine facilité à manier la langue de Molière et une légère haine en vers le maire de ça ville. Merci Lounux pour la découverte et les 4:57 de pur bonheur. Je ne vous en dit pas plus, tout est dans la vidéo.
  

De la chronique...S Mos - Hip Hop And Jazz Mix Up


Pour ceux qui pratiquent la chasse aux vinyles. Il est un plaisir tout particulier. Celui de ramasser une galette d'un artiste inconnue et de se dire, aller je l'achète, on verra bien, il est pas cher, la pochette est stylée... Et une fois arrivé à la maison, on écoute cette fameuse découverte et on jubile. D'une part parce que les pistes sont bonnes mais également parce qu'on vient de découvrir une petite perle et qu'on va en faire profiter les copains voir plus.

Hé bien, cet album en fait partie. S Mos - Hip Hop And Jazz Mix Up n'invente rien. Le jazz mixé avec du rap, ce n'est pas nouveau, il y a déjà eu des projets de ce type, Jazzmatazz, Jazz Liberatorz pour ne citer qu'eux. Mais bien que cet album ne soit pas un renouveau, il exploite cette alliance entre jazz et rap avec brio.
On y retrouve certains des plus grands rappeurs américains tels que Busta Rhymes, Ice Cube, Old Dirty Bastard, Tupac... Mais l'originalité, c'est que tous ces grands rappeurs sont en featuring avec les plus grands jazzmans comme Charles Mingus, Thelonious Monk ou encore Duke Ellington.
Le tout remixé par S Mos, nous donnes un album d'une fraîcheur incroyable. Pour ma part, c'est ce que j'ai ressentit en écoutant cet album. Il m'a immédiatement collé la banane et après tout c'est aussi ce que je recherche à l'écoute d'une musique !!

Pour tous les fans de Hip Hop jazzy, n'hésitais pas une seule seconde et pour les autres, faites vous déjà un avis sur ces quelques sons tirés de l'album.

17/01/2011

De la punchline...Doc Gynéco

"Le rap part en couille et je lui prête mes boules"
La Clinique feat. Doc Gynéco - Tout Saigne

07/01/2011

Du média...Laurent Nivalle







A la base, le vrai métier de Laurent Nivalle, c'est directeur artistique et graphiste pour Citroën...
Mais le monsieur aime bien la photographie aussi, par son coté rapide, simple, plus sale et plus réelle que les images 3D qu'il produit pour son job.
Je me souviens avoir vu cette série fantastique sur les aéroports il y a quelque temps, sans avoir retenu le nom de l'auteur. C'est en tombant de nouveau par hasard (merci photographyserved.com) sur cette série sur New York City que j'ai fait le rapprochement. Quelques images de New York instantanées, granuleuses comme il faut, illustrant parfaitement le charisme de cette ville...

Pleins d'autres photos dans tous les genres sur son site super bien foutu ( le défilement latéral pour un portfolio je trouve ça magique) http://www.laurentnivalle.fr/ et sur son blog.

De l'humeur...Justin Timberlake & Jimmy Fallon - 30 Year Of RAP History

"...and you don't stop"

Jimmy Fallon est un présentateur d'un talk show américain ultra populaire, le Late Night Show.
Invité pour la promo du sympathique The Social Network dans lequel il joue le rôle du créateur de Napster, Justin Timberlake s'associe à Jimmy pour revisiter en 3 minutes 30 ans de rap. Bon et alors?
Ok Justin a du talent, c'est pas nouveau, Fallon s'en sort bien aussi, The Roots dans le rôle de l'orchestre dechire, du show à l'américaine quoi...et donc?

Ben 3 minutes qui résument tout le fossé culturel d'un pays comme les Etats-Unis et le notre, dans la propension à célébrer et être fier d'une culture, d'un mouvement qui fait parti intégrante d'un pays et de sa population, de sa politique, de sa sociologie et de son histoire.
Certes, le rap est extrêmement populaire aux USA, il y est né, son business juteux et les morceaux repris ici sont des classiques qui ont forcément atteint les oreilles les plus réfractaires.
Fais avec classe, cet hommage commence par le Rapper's Delight du Sugarhill Gang, premier morceau "officiel" de rap, et a le bon goût de conclure par ce même morceau.
Boucle bouclée, structure de base d'un morceau de cette musique, annonçant la fin et l’éternel recommencement.

Inimaginable en France, pourtant un des premiers pays en terme de culture hip hop solide et affirmée, par sa propre histoire, avec ses propres héros, ses propres méchants et sa propre identité.
Tellement absente du paysage médiatique en dehors des sempiternels clichés servis à toutes les sauces.
Culture mal connue, mal comprise (il suffit de voir ça, et après pour faire une pause humour, ça).
Fantasmée, méprisée, haïe, ou pire encore, faussement acceptée avec une condescendance nauséeuse.
Ridiculisée par des débats minables et méprisables, avec comme seul contre poids l'argument navrant du "rap Bescherelle de MC Solaar" (sic) servit par de pseudo intellos qui ne connaissent plus d'autres artistes depuis que Télérama et les Inrocks ne chroniquent plus d'albums de rap français (un mal pour un bien finalement, et ne me parle pas de slam connard).
Culture existant "médiatiquement" uniquement grâce à de piteux artistes enfermés dans le petit rôle stéréotypé et putassier que l'industrie et la société à bien voulu leur donner.

Loin de vouloir larmoyer et encore moins de se prosterner devant les Etats Unis et de son industrie musicale, force est de reconnaître que le pauvre quidam amateur de bonne musique et amoureux du rap, ce que nous pensons être sur juste-bien, ne peut qu’apprécier ce genre d'hommage américain grand public en soupirant.
Et en rigolant aussi, parce qu'imaginer Denisot feat Michael Young rendre hommage à 20 ans de rap français sur le plateau tellement hype, nice et coloré du Grand Journal ne manquerait pas de ridicule ni de vulgarité...


Justin Timberlake & Jimmy Fallon - 30 Year Of RAP History

02/01/2011

Du clip...Raekwon - Ice Cream

"Big up to my french vanillas..."

Pour commencer l'année 2011, pour savoir "ou qu'on va et qui qu'on est dans ce monde", rien de mieux que de se rappeler de ce qui nous anime depuis le début.
Ce morceau en est le parfait exemple ici, sa première écoute à l'époque me faisait définitivement comprendre qu'il y avait quelque chose d'unique et d'indéfinissable avec cette musique...
Sorti en 1993, ce morceau de Raekwon avec ses potos du Wu Tang me rappelle à chaque fois pourquoi je suis amoureux de ça, et comme à chaque écoute, je me dis qu'il serait juste numero uno d'un futile et infaisable classement de mes morceaux préférés. 
Le clip est limite superflu finalement, tant ce morceau possède un pouvoir incroyablement fascinant de laisser aller l'auditeur à sa propre imagination, pour peu que ce dernier se laisse faire.
L'art de créer une atmosphère, riche, intrusive, introspective, cinématographique, intimiste, solitaire.
A chacun d'y mettre les images qu'il veut finalement, a chacun son interprétation.
Et c'est cette richesse qui caractérise ce son, cette période, cette ville et surtout le Wu Tang avec la réalisation du mythique 36th Chambers la même année.
Ecoute solitaire, au casque du walkman K7 puis du Ipod, dans le poste de sa chambre puis sur les mkII de son salon, dans ses déambulations urbaines, dans ses insomnies et ses autres rêvasseries.
L'incroyable classe de Method Man.
La prestance de Raekwon.
La pureté simple de la boucle, inlassable, hypnotique, juste belle, juste parfaite.
La texture tellement magique du son, crade, épuré, adéquation parfaite, New York, 1993.
Je ne m'en suis jamais remis...



Ceci étant fait, direction 2011, avec à venir très vite les chroniques en retard de décembre pour cause d'emploi du temps super vener.
Et bien sur, j'en profite juste bien pour souhaiter à tous une très bonne année 2011.
Peace.