29/03/2011

De la chronique...We Luv New York



"Respect aux lyricists / Detroit Philly ou Cali ouais / Mais NYC reste en haut de la liste"


Fin 2010, les lyonnais de Gasface rendait un des plus beaux hommages français à New York via leur web'série New York Minute.

Début 2011, le rappeur français Soulkast inonde le net de vidéo promo de son futur album réalisé à NYC avec DJ Premier et une liste de grands noms new yorkais absolument hallucinante, mais samblant ressembler de plus en plus à une succession de name dropping sans saveur, sous couvert d'une autosatisfaction assez agaçante, promo oblige...Perso je kiffe pas du tout son flow, mais l'album sera à écouter pour juger, au moins pour l'énormité de ce projet initié par un français, dont on espère qu'il ne se contentera pas simplement de récupérer l'imagerie du rap New Yorkais pour vendre un album impersonnel.

Mars 2011 sort le clip du morceau "équilibre" d'Hocus Pocus feat. le grand Oxmo Puccino, tourné à New York. Issu du dernier album "16 pièces", le titre est sauvé par la classe d'Oxmo...
Depuis "73 touches", les sons et live trop lisses et propres d'HP finissent par être lassant et agaçant, en ce qui me concerne,  malgré le respect du taf et l’investissement d'un mec comme 20syl.
Le clip s'inspire donc de New York, avec ces images de filmées au 5D, qui pullulent désormais dans les moindres vidéos de vacances à NYC au point d'en perdre toute originalité (utilisation abusive de profondeur de champs ultra courte, HD comme seul gage de qualité, time-lapse à répétition ou encore effet tilt-shift gadget). Néanmoins, l'affection pour New York est ici aussi grandement ressentie...

L'autre exemple récent arrive donc dans ce contexte un peu à la mode d'hommage direct ou indirect à cette ville. Il s'agit donc du dernier projet d'Akhénaton (IAM) et de Faf Larage, clairement intitulé "We Luv New York", sorti la semaine dernière via une plateforme web originale, Me Label.

"J'ai fait mes classes hip hop à New York, en transit. Avec Kheops, on a beaucoup appris, tout en traînant énormément, comme à Marseille. Mais là, c'était de la glande haut de gamme..."

Akenathon dans le texte, issu de son bouquin "La Face B", dont les passages réussis sont indéniablement son histoire personnelle avec NYC, ciment de sa culture hip hop, et de celle d'IAM, qui explosera avec "L'Ecole Du Micro d'Argent", album de rap français le plus new yorkais, et aussi le plus vendu, tiens...
Donc quand la rumeur d'un album solo sur NYC se fait entendre, on s'enflamme...AKH en solo, c'est la garantie de production et de texte de qualité, à l'inverse des derniers albums d'IAM.
Finalement, Faf Larage s'est joint au projet, pour un résultat mitigé...
Entre intro en forme de spot publicitaire assez déconcertante, morceaux assez drôles dans la plus pure tradition d'IAM, d'autres à l'humour plus lourd et redondant, hommage direct à NYC ou ego trip sans aucun rapport, un Faf Larage franchement inégal suivant le morceau (dont certaines phases rappelle toujours les moment douloureux de Gomez et Dubois)...rien de bien nouveau, et beaucoup de choses déjà entendues.
La déception réside plus en fait dans les productions, qui se voulaient un hommage à différente période de NYC. Celles ci se révèlent malheureusement assez anodines, aucune ne réussissant à retenir l'attention.
Album concept, donc propice à l'expérimentation malheureusement plutôt commerciale ici (via la nouvelle plateforme Me Label) que musicale. Le tout sonne assez déconstruit, sans morceau vraiment porteur, malgré les 2 titres directement en hommage à NYC, le sympatique mais sans plus "We luv new york" et le rageant "On révait New York". Rageant, parce que seul titre à la prod vraiment bien, aux textes directement adressé à NYC, est vraiment gaché par...le refrain. Parce que malgré tous les arguments du monde j'avalerai jamais les refrains mièvres et r'n'b tombant comme un cheveu sur la soupe...et puis bon c'est pas Alicia Keys...donc le comparatif avec l'hymne de Jay-Z est inévitable, et ça c'est vraiment con.

Au final, pas grand chose à retenir de cet album. En fait si, Akhénaton est amoureux de cette ville, c'est un fait, et on le savait déjà. L'entendre parler de son histoire avec cette ville dans son bouquin justifie par exemple l'achat de ce dernier, clairement. Mais sa plus belle preuve musicale n'est pas dans cet album moyen, mais dans son album solo de 2001, "Sol Invictus". Le morceau "NYC Transit" est simple, la prod parfaite, les sentiments discrets...Peut être le plus beau morceau d'AKH...
Parce que parfois les plus beaux hommages sont les plus pudiques.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire