31/03/2011

De l'humeur...Papa, comment on fait un hit? Jay-Z feat. Alicia Keys

"New York, concrete jungle where dreams are made"



Du lourd, plus de 88 millions de vues rien que pour cette vidéo youtube, l'hymne de Jay-Z sur NYC à fait le tour de toutes les oreilles du monde...Des jingles d'emission TV branchouille au quart d'heure rap de toute les boites pourries de France et d'ailleurs, impossible d'être passé à coté de ce morceau ultra efficace et drôlement bien ficelé, du genre à rassembler les "moi j'aime pas le rap mais ça c'est trop bien" jusqu'au "à la base le RnB c'est pourri mais on va dire que ce refrain est le seul acceptable pour l'année en cours"...
Fédérateur, donc, avec Jay-Z à la baguette, businessman et modèle de réussite absolu à l'américaine, à l'image de sa petite punchline sur la popularité des casquettes des New York Yankees: "Shit, I made the Yankee hat more famous than a yankee can..."
Bon, ça vend du rêve comme on dit, c'est super, mais comme pour tout bon gros tube de rap, ça sent le méga-sample sauvage...autant le sampling est un art merveilleux et très difficile, un des piliers de la culture hip hop, autant des fois, c'est super cramé...mais ça marche quand même. Damned, sont fort quand même ces américains!
Tiens, par exemple, le beat, je verrais bien:
Isaac Hayes - Breakthrough - 1974


Et la mélodie au piano, essayons ça:
The Moments - Love On A Two Way Street - 1968 ("l'amour sur une 2 voies", juste so sexy...)

30/03/2011

Du top 10...Akhenaton



Tiens, les top 10, on en fait pas beaucoup, alors à l'occasion de la sortie de l'album d'Akhenaton et de Faf Larage "We Luv New York" qui m'a franchement déçu, autant se replonger dans les petites perles d'AKH (hors albums d'IAM) pour se rappeler de la qualité exceptionnelle de cette artiste fondamental, tant au niveau des productions que des textes.
Précurseur, stakhanoviste, mythe de pas mal d'adolescence, amoureux des racines du rap, de sa culture, de l'Histoire, de New York, lyricist exigeant à part dans le paysage français, véritable conteur d'histoire, cultivée, humaniste convaincu à la parole médiatique précieuse mais malheureusement peu entendue et/ou comprise (plein de vidéos d'interview à voir sur Youtube and co pour se faire un avis)...
A l'heure d'un pays méprisant envers toute une culture et tout une frange de sa population, à l'heure des débats nauséabonds, à l'heure où la partie malheureusement la plus médiatique du rap français ne cesse d'être tirée vers le bas, à l'heure où ses observateurs s'exercent au cynisme rompu ou à l'admiration idiote, Akhenaton s’évertue à apporter dans son coin, même si quelque fois de façon maladroite ou démagogique, une parole avec du sens, de la culture, de la réflexion. Et ce de façon constante depuis ses débuts, quelque soit son succès.
AKH traverse donc l'histoire du rap français, après lui avoir en partie donné naissance et aura, avec des projets en continu...rap, beatmaking, production, scénariste, réalisateur, et même animateur d'une chaîne de cuisine!
Malgré un essoufflement de ses dernières sorties (IAM, We Luv New York, Soldat de Fortune), il reste un des rappeurs français les plus médiatique, contrastant le personnage introverti et le travail très personnel.
Personnel, propre, et particulièrement dans ses sorties solos, évidemment.
Petite sélection...libre à vous de la compléter dans les commentaires...

#10 - Lyrics files - "Taxi OST" - 1998


#9 - Dirigé vers l'Est - "Métèque et Mat" - 1995


#8 - Mes soleils et mes lunes - "Sol Invictus" - 2001


#7 - Entrer dans la légende - "Sol Invictus" - 2001


#6 - Bad Boys de Marseille Part 2 feat. FF - "EP" - 1996


#5 - Déjà les Barbelés feat. Sako - "Soldat de Fortune" - 2006


#4 - La face B - "Métèque et Mat" - 1995


#3 - J'voulais dire - "Black Album" - 2002


#2 - Petite apocalypse - "Black Album" - 2002


#1 - NYC Transit - "Sol Invictus" - 2001

De la punchline...La Rumeur

"J'injecte du sens là où on ne trouve que du sample"
La Rumeur - Prédateur Isolé

29/03/2011

De la punchline...Akhenaton

 "Éloge à la mémoire des évaporés, unique / Jamais autant de types sont morts pour l'amour d'une musique"
Akhenaton - NYC Transit

De la chronique...We Luv New York



"Respect aux lyricists / Detroit Philly ou Cali ouais / Mais NYC reste en haut de la liste"


Fin 2010, les lyonnais de Gasface rendait un des plus beaux hommages français à New York via leur web'série New York Minute.

Début 2011, le rappeur français Soulkast inonde le net de vidéo promo de son futur album réalisé à NYC avec DJ Premier et une liste de grands noms new yorkais absolument hallucinante, mais samblant ressembler de plus en plus à une succession de name dropping sans saveur, sous couvert d'une autosatisfaction assez agaçante, promo oblige...Perso je kiffe pas du tout son flow, mais l'album sera à écouter pour juger, au moins pour l'énormité de ce projet initié par un français, dont on espère qu'il ne se contentera pas simplement de récupérer l'imagerie du rap New Yorkais pour vendre un album impersonnel.

Mars 2011 sort le clip du morceau "équilibre" d'Hocus Pocus feat. le grand Oxmo Puccino, tourné à New York. Issu du dernier album "16 pièces", le titre est sauvé par la classe d'Oxmo...
Depuis "73 touches", les sons et live trop lisses et propres d'HP finissent par être lassant et agaçant, en ce qui me concerne,  malgré le respect du taf et l’investissement d'un mec comme 20syl.
Le clip s'inspire donc de New York, avec ces images de filmées au 5D, qui pullulent désormais dans les moindres vidéos de vacances à NYC au point d'en perdre toute originalité (utilisation abusive de profondeur de champs ultra courte, HD comme seul gage de qualité, time-lapse à répétition ou encore effet tilt-shift gadget). Néanmoins, l'affection pour New York est ici aussi grandement ressentie...

L'autre exemple récent arrive donc dans ce contexte un peu à la mode d'hommage direct ou indirect à cette ville. Il s'agit donc du dernier projet d'Akhénaton (IAM) et de Faf Larage, clairement intitulé "We Luv New York", sorti la semaine dernière via une plateforme web originale, Me Label.

"J'ai fait mes classes hip hop à New York, en transit. Avec Kheops, on a beaucoup appris, tout en traînant énormément, comme à Marseille. Mais là, c'était de la glande haut de gamme..."

Akenathon dans le texte, issu de son bouquin "La Face B", dont les passages réussis sont indéniablement son histoire personnelle avec NYC, ciment de sa culture hip hop, et de celle d'IAM, qui explosera avec "L'Ecole Du Micro d'Argent", album de rap français le plus new yorkais, et aussi le plus vendu, tiens...
Donc quand la rumeur d'un album solo sur NYC se fait entendre, on s'enflamme...AKH en solo, c'est la garantie de production et de texte de qualité, à l'inverse des derniers albums d'IAM.
Finalement, Faf Larage s'est joint au projet, pour un résultat mitigé...
Entre intro en forme de spot publicitaire assez déconcertante, morceaux assez drôles dans la plus pure tradition d'IAM, d'autres à l'humour plus lourd et redondant, hommage direct à NYC ou ego trip sans aucun rapport, un Faf Larage franchement inégal suivant le morceau (dont certaines phases rappelle toujours les moment douloureux de Gomez et Dubois)...rien de bien nouveau, et beaucoup de choses déjà entendues.
La déception réside plus en fait dans les productions, qui se voulaient un hommage à différente période de NYC. Celles ci se révèlent malheureusement assez anodines, aucune ne réussissant à retenir l'attention.
Album concept, donc propice à l'expérimentation malheureusement plutôt commerciale ici (via la nouvelle plateforme Me Label) que musicale. Le tout sonne assez déconstruit, sans morceau vraiment porteur, malgré les 2 titres directement en hommage à NYC, le sympatique mais sans plus "We luv new york" et le rageant "On révait New York". Rageant, parce que seul titre à la prod vraiment bien, aux textes directement adressé à NYC, est vraiment gaché par...le refrain. Parce que malgré tous les arguments du monde j'avalerai jamais les refrains mièvres et r'n'b tombant comme un cheveu sur la soupe...et puis bon c'est pas Alicia Keys...donc le comparatif avec l'hymne de Jay-Z est inévitable, et ça c'est vraiment con.

Au final, pas grand chose à retenir de cet album. En fait si, Akhénaton est amoureux de cette ville, c'est un fait, et on le savait déjà. L'entendre parler de son histoire avec cette ville dans son bouquin justifie par exemple l'achat de ce dernier, clairement. Mais sa plus belle preuve musicale n'est pas dans cet album moyen, mais dans son album solo de 2001, "Sol Invictus". Le morceau "NYC Transit" est simple, la prod parfaite, les sentiments discrets...Peut être le plus beau morceau d'AKH...
Parce que parfois les plus beaux hommages sont les plus pudiques.

27/03/2011

Du clip...Diggy Simmons

"They say hip hop was gone"





Le jeune homme qui vient de retourner les instrus ultra classiques de Mobb Deep et Nas s'appelle donc Diggy Simmons. Bon ok c'est le fils de Joseph Simmons, aka Rev Run du mythique groupe Run Dmc, ok ses 2 oncles sont juste les fondateurs de Def Jam Records, ok il s'est fait connaître par l'emission de télé réalité de son père Run's House diffusé sur MTV, ok son blog s'appelle Life Of A Jet Setters, ok il est facile (mais très risqué) de faire parler de soi en reprenant les instrus de 2 morceaux historiques du rap new-yorkais, ok il remplace les rimes de Nas "You a slave to a page in my rhyme book" par "Y'all are slaves to a page in my Macbook"...
Ok ok ok...

Mais malgré le fait qu'oser toucher à ces 2 monuments du rap - Shook Ones de Mobb Deep et Made You Look de Nas - ait pu écorché les oreilles de certains, cet ado a 15 ans possède un talent évident, un flow de tueur et une prestance assez folle pour son jeune âge.
De la classe et de l'avenir aussi, puisqu'il vient de signer chez Atlantic Records.
Pur produit de l'entertainment US, dont le business peut engendrer des Justin Bieber mais aussi des mecs comme ça, le jeune Diggy est un artiste à suivre, clairement.

23/03/2011

De la punchline...Meurso & Fono

"Moi je vois grand, vieux / C'est quand qu'on se tape un Bomberman sur écran géant?"
Meurso et Fono - Toi qui écoute

22/03/2011

De la playlist... 5 sons bien gras

Dans le Hip Hop il est de ces sons qui peuvent plonger une salle dans le chaos total. Des sons qui une fois lancés te font l'effet d'une charge de buffles bruns du Péroux dans la gueule. Des sons avec une basse tellement grasse qu'à leurs écoutes, toute la cire de tes oreilles se met à fondre et à couler le long de ton cou. Pour moi les cinq titres qui suivent en sont les fiers représentants. Juste cinq titres avec une basse quasi constante. Pour ceux qui en connaissent d'autres n'hésiter pas à faire tourner. Le Hip-Hop c'est aussi du partage. Enjoy.

Fat Joe - Da Gangsta Represent -  You Must be Out Of Your Fuckin Mind


Tha Alkaholiks - X.O. Experience - My Dear feat Defari


Dead Prez - Lets Get Free - Hip Hop


Deejay - Hustle & Flow OST - Whoop That Trick


ODB - Return To The 36 Chambers - Protect Ya Neck II The Zoo

21/03/2011

De la punchline...Jeru The Damaja

"All that gangsta talking rap to me is quite comical / Real recognize real, dog, it's only logical..."
Jeru The Damaja - Logical 

De la chronique... Al'tarba


Al'tarba, c'est ce jeune Beatmaker toulousain qui commence à faire sérieusement parler de lui. Après 2 excellents albums en 2007 et 2009, l'aval de Necro ou encore Dj Muggs, et de nombreuses collaborations avec Ill Bill, Onyx, Raekwon, Swift Guad, ou encore Seth Gueko cet excellent compositeur paye un 3ème opus, plus net-tape que véritable album qui lui est prévu dans les mois à venir...
La force d'un beatmaker, c'est de posséder rapidement sa patte, son style, reconnaissable indépendamment des gens rappant dessus. Et aussi de faire en sorte que ce style, ce "touché" du son déboîte, tout simplement...Autant dire que ce petit jeune réuni tout ça, sans forcer, et avec une unanimité impressionnante.
Instrus fracassantes, ambiances glauques, crades, mais terriblement envoûtantes et propice à l'imagination...du cinéma sans images, racé...L'art de créer une ambiance, art terriblement difficile malgré les clichés persistant (une boucle, un sample) et l'accès désormais plus simple aux moyens de production...Encore une fois, le talent ici fait la diff', avoir "le truc" ou ne pas l'avoir, et ce seul ou accompagné de MC's.
Exercice de l'ombre par excellence, le beatmaking se trouve ici un remarquable ambassadeur français qu'on a envie de mettre sous la lumière internationale.
Voici par exemple quelque extraits de ses précédents opus:

I'm from Brooklyn feat. Ill Bill And Brooklyn Academy - Rap Ultra-Violins and Beatmaking 2007


Devil On My Shoulder feat. Little Vic - Rap Ultra-Violins and Beatmaking 2007


First Injection - Blood Out Connection 2009


Regard Perçant feat. Seth Gueko, Swift Guad, Al K Pote - Blood Out Connection 2009


Bubbles For Jess - Blood Out Connection 2009


Pour en venir donc à son nouveau projet dispo depuis peu, cette net-tape répondant au doux nom de Lullabies For Insomniacs se veut moins hardcore, plus accessible, plus variée aussi dans les ambiances, comme si Al'Tarba voulait montrer un aperçu des choses à venir...avec une affection grandissante pour les morceaux purement instrumentaux, aux ambiances plus funky et jazzy mais toujours autant dévastateur pour la nuque...petit aperçu ici pour finir de vous convaincre:

Honey Licker


Walk With The Beast Remix feat. Qualm - Attention tuerie!


Ah et qui dit net-tape dit téléchargement gratos (ce qui empêche pas une participation via paypal hein!), alors merci qui?
Le lien ici pour télécharger la net-tape ici: http://www.altarba.com/

11/03/2011

De la punchline...Fabe

"Si Jean-Marie courait aussi vite que je l'emmerde il serait tellement loin, avant je les détestais mais aujourd'hui je les aime tellement moins"
Fabe - Détournement de son - L'impertinent - 2:10

08/03/2011

Du Live...The Beat Junkies


Le 26 janvier dernier, le Confort Moderne a eu la délicate attention de nous offrir une soirée, que dis-je, un voyage avec les World Famous Beat Junkies. Ni plus, ni moins.

Les Beats Junkies, composé pour l'occasion de Dj Babu, Dj Rhettmattic et J.Rocc, c'est l'essence même du "préchage" de la bonne parole du rap. Outre leurs titres dans les compétitions de Dj's servant surtout à appâter le chaland, ce collectif, c'est surtout de nombreuses collaborations avec Dilated People, Jurassic 5, Defari, Cypress Hill ou encore les regrettés Invisibl Skratch Piklz.
Ils étaient d'ailleurs accompagné de Rakaa, mc des Dilated People dont la présence scénique était un vrai plaisir.
Et on a eu le droit a un énorme voyage dans l'histoire du hip hop, avec beaucoup de classics des 90's dans le cadre d'un vrai dj set...
Bon forcement les amateurs comme moi de vinyles regretteront toujours le son du mp3 et l'attitude agaçante de recherche des morceaux dans le laptop...et puis le hip hop s'est écrit dans la cire, dans le transport des sacs de vinyles d'un poids insupportable, dans le crépitement du début d'un morceau, dans le délire du "crate diggin", c'est à dire l'art de la recherche, du fouinage et de la collection de ces galettes. Un charme inhérent à cette culture qui se perd dans les amoncellement gigantesque et boulimique de mp3 froids et délaissés au fond de nos disque dur...les dj set de Qbert et Krush 100% vinyl envoyait quand même sacrement...
Mais il faut bien reconnaître l’intérêt indéniable du numérique qui a permis quand même à ce set d'être incroyablement riche et varié...toute une adolescence d'amour du hip hop qui défile dans nos oreilles le temps d'une soirée...retour aux sources précieux et délicieux. Merci à eux.